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Accompagnement pour l'Éveil et la Réalisation du Soi

Mystiques Chrétiens, Saints et Kundalini

Kundalini : L'Autre Nom du Feu de l'Amour de Dieu

La Kundalini n’est qu’un autre nom pour désigner la présence même de Dieu en nous, c’est pourquoi nous découvrons tout naturellement sa manifestation dans tous les actes de foi et de dévotion à travers le monde, au-delà de toutes les croyances et dogmes religieux. Ainsi, la mystique des Saints Chrétiens s’est toujours nourrie de ce feu, parfois appelé « feu de l’amour de Dieu », « flamme vive d’amour », ou encore « blessure d’amour ». Voyons à travers des témoignages célèbres, comment cet amour extraordinaire a enflammer la dévotion de toutes ces femmes et hommes de Dieu.

Saint Jean de la Croix tenant un crucifix

Saint Jean de la Croix était un mystique espagnol, un saint catholique romain, un frère carmélite, un prêtre et une figure majeure de la Contre-Réforme. Il est connu pour ses œuvres telles que Cantique Spirituel, La Nuit obscure de l’âme et L’ascension du Mont Carmel. La blessure spirituelle du cœur, connue sous le nom de transverbération, nous est expliquée par Saint Jean de la Croix dans son livre La Flamme vivante d’amour.

« La flamme de cet amour n’est autre chose que l’esprit de l’époux, c’est-à-dire le Saint-Esprit, que l’âme sent en elle-même, non-seulement comme un feu qui l’a consumée et transformée en un doux amour, mais encore comme un feu ardent qui jette une grande flamme; et cette flamme attire sur l’âme les douces influences de la vie et de la gloire éternelle. Ainsi, les opérations que le Saint-Esprit fait en l’âme quand elle est transformée en son amour, sont des actes d’ardeur, comme un feu qui brûle au dedans et qui pousse sa flamme au dehors. Et alors la volonté, unie à cet amour brûlant dans un degré très élevé, aime d’une manière inexplicable, n’étant plus par son amour qu’une même chose avec cette flamme. »

« Cette flamme est d’autant plus impétueuse, que le feu qui est produit dans l’union de l’âme avec Dieu est plus ardent, et que la volonté est plus emportée par la flamme dont le Saint-Esprit la consume. Elle a quelque chose de semblable en ceci à l’ange qui, sortant du sacrifice de Manué, s’éleva en haut dans un tourbillon de flammes (Juges 13:20). »

« C’est pourquoi l’âme ne peut faire ses actes en cet état, si elle n’y est portée par les mouvements particuliers du Saint-Esprit : et c’est pour cela que tous ses actes sont divins. L’âme estime aussi, pour cette raison, que toutes les fois que cette flamme éclate, c’est-à-dire qu’elle est cause que l’âme aime actuellement avec une douceur toute divine; elle estime, dis-je, que Dieu la fait participante de la vie éternelle, parce que ses opérations lui paraissent toutes divines. »

« Or, lorsque ce feu divin a transformé l’âme en lui-même, non-seulement l’âme sent la brûlure, elle est encore elle-même toute feu et toute brûlure. Mais c’est une chose étonnante que ce feu céleste, pouvant plus facilement réduire à rien mille mondes que le feu élémentaire ne pourrait détruire une feuille, ne consume pas néanmoins les esprits qu’il brûle; mais il les embrase selon la mesure de leurs forces et de leur ardeur, et il les transforme en Dieu. »

Sainte Thérèse d'Avila

Sainte Thérèse d’Avilla était une Religieuse carmélite Espagnole, une éminente Mystique et réformatrice. Sa transverbération a été immortalisée par le grand sculpteur et génie italien Lorenzo Bernini, elle est connue pour son œuvre intitulée « Le Château Intérieur » qui fait référence à l’âme qui doit passer par des étapes successives pour atteindre la perfection en Dieu. Dans son autobiographie, la sainte carmélite décrit comment sa blessure, ou transverbération, a eu lieu :

« J’ai pensé que Dieu pourrait être comparé à une fournaise ardente, d’où une petite étincelle vole dans l’âme qui sent la chaleur de ce grand feu, qui, cependant, est insuffisante pour le consumer. La sensation est si délicieuse que l’esprit s’attarde dans la douleur produite par son contact. Cela me semble la meilleure comparaison que je puisse trouver, car la douleur est délicieuse et n’est pas vraiment douloureuse du tout, et elle ne continue pas toujours au même degré; parfois elle dure longtemps. temps; à d’autres occasions, elle passe rapidement. C’est ce que Dieu choisit, car aucun moyen humain ne peut l’obtenir; et bien que ressenti parfois pendant longtemps, elle est pourtant intermittente. En fait, elle n’est jamais permanente et ne s’enflamme donc pas complètement. Mais quand l’âme est prête à s’enflammer, la petite étincelle s’éteint soudainement, laissant le cœur désireux de souffrir à nouveau ses affres d’amour. »

« Il a plu au Seigneur que je vois cet ange de la manière suivante. Il n’était pas grand, mais petit et très beau, son visage si enflammé qu’il semblait être l’un des plus hauts types d’anges qui semblent être tout en feu… Dans sa main, j’ai vu une longue lance d’or et au bout de la pointe de fer, il m’a semblé voir une pointe de feu. Avec cela, il a semblé me transpercer le cœur plusieurs fois afin qu’il pénètre jusqu’à mes entrailles. Quand il l’a retiré, je croyais qu’il les tirait avec elle et il me laissa tout enflammé d’un grand amour pour Dieu. La douleur était si vive qu’elle me fit pousser plusieurs gémissements ; et si excessive était la douceur que me causait cette douleur intense qu’on ne peut jamais souhaiter le perdre, et mon âme ne se contentera de rien de moins que Dieu. »

Mère Yvonne-Aimée de Malestroit

Mère Yvonne-Aimée de Jésus fut la fondatrice et première Supérieure Générale de la « Fédération des Augustines Hospitalières », elle fut reconnue par le Général de Gaulle qui la décora personnellement en tant héroïne nationale. Sa vie est marquée par un amour extraordinaire et une dévotion sans faille pour le Christ, et est traversée par d’innombrables miracles, et grâces surnaturelles. Elle est aussi connue, malgré elle, pour ses stigmates ainsi que pour ses nombreuses extases et bilocations dans la chair (!) où elle fut envoyée en mission partout dans le monde, tout en restant enfermée dans son couvent.

« Ce matin, à la messe, Jésus m’a prise tout à coup. C’était fini, je ne voyais, je ne sentais plus que LUI. Je ne me rendais plus compte où j’étais. Ce sont les symptômes superficiels de l’explosion souterraine : Heureusement ! je me suis levée, agenouillée quand il a fallu, mais
je chancelais, je n’y étais plus. J’ai été obligée de m’asseoir, aussitôt revenue à ma place après la communion, pour ne pas trahir la violence de mon émotion, contenir les battements précipités de mon cœur. Oh, mon Jésus, comme je suis heureuse ! Comme je sais bien que c’est vous qui êtes en moi. »

Le 5 juillet 1941, après plusieurs mois sans grâces extraordinaires (et un blessant assaut du Prince des ténèbres, le 30 juin 1941, n° 293), mère Yvonne-Aimée franchit une nouvelle étape de l’union totale avec Dieu, dans une significative continuité de signes : « La lumière, votre lumière, est descendue sur moi, et j’ai senti, en tout mon être, comme la fraîcheur d’une cascade et en même temps (j’étais) comme plongée dans un océan de feu divin. » Jésus la rassure alors sur sa ligne de conduite intérieure, dont elle a parfois douté : « Tu m’es une épouse tendre et cachée (…), ton cœur est comme un cierge ne se consumant jamais, et comme un encens montant sans cesse vers moi (…). Tu es une torche de feu, brûlant dans la nuit, tu es comme un glaive flamboyant, combattant [pour] les causes dont je te charge. »

Père Paul de Moll

Le Père Paul de Moll était un prêtre extatique bénédictin flamand qui était connu à son époque pour ses nombreux miracles de guérison. Il était une véritable incarnation de l’Amour de Dieu, et il n’était pas rare de le voir en lévitation ou avec une auréole dorée lorsqu’il priait ou parlait de Dieu.

Le Père Paul a dit un jour à une sœur converse, une de ses pénitentes : « Quand vous entrerez dans l’église le matin, ce sera comme une fournaise ardente; du feu partout, le feu de l’amour de Dieu pour vous accueillir. Vous ne verrez pas ce feu, mais toute l’église en sera remplie. »

« L’amour de Dieu est mon désir, ma richesse, ma joie, et ma meilleure nourriture, oui, tout ! Ô Dieu d’amour infini ! Donne-moi deux ailes pour voler vers Toi, afin que je puisse me reposer en Toi et être rassasié de Ton bel amour ; une aile d’amour, pour m’attirer sans cesse vers Ton bel amour, et une aile de confiance pour m’aider à accomplir toutes mes actions, tous mes pas, toutes mes prières pour l’amour de Dieu. Qui pourra jamais comprendre l’amour infiniment grand dont vous, ô Dieu, aimez l’homme ! Nous voudrions exprimer, décrire cet amour ; un seul mot échappe à nos lèvres impuissantes : Ô amour ! Ô amour infini de Dieu ! Ô doux amour, plus doux que le miel ! Ô océan d’amour ! enflamme mon cœur du feu sacré de ton saint amour ! Mon nom est amour. »

La Vénérable Lucia Mangano

Lucia Mangano était une religieuse catholique italienne de l’Ordre des Ursulines, connue pour ses dons mystiques. Dans les rapports qu’elle a rédigés par obéissance, la vénérable Lucia Mangano mentionne des expériences intérieures suite à la grâce du mariage spirituel. Elle consacre plusieurs pages aux effets physiques du rayonnement de la splendeur divine dans l’âme :

« Parfois c’est tout le corps qui se sent resplendissant, environné de cette gloire qui irradie l’âme dans la vision béatifique : alors il éprouve quelque chose comme une confusion indescriptible et ne peut supporter tant de gloire ;C’est pourquoi je souffre beaucoup. Il arrive en d’autres occasions que le cœur souffre de palpitations, de douleurs : ce sont comme des flèches de feu et autres phénomènes car il est incapable de supporter l’amour et la jubilation de l’âme, que Dieu fait couler en lui. Le plus souvent, ce sont les yeux qui semblent investis d’une lumière intérieure qui tente de les traverser ; mais, ne pouvant transmettre une lumière aussi haute et brillante, ils se sentent dilatés et incapables de communiquer cette lumière ; Je ne peux pas les fermer : ils restent dérangés par la lumière extérieure et ne peuvent pas contempler les nombreuses petites choses d’ici, il semble qu’ils ne trouveraient le repos qu’en fixant l’immensité du ciel. »

Associée à la Passion du Sauveur en 1927, Lucia Mangano obtient que ses stigmates ne soient pas visible. Elle est en partie exaucée, la plaie du côté continuant de s’ouvrir de temps à autre. La grâce de la transverbération, en 1931, la prépare à celle du mariage spirituel, le 24 mars 1933. Elle connaît dès lors un embrasement intérieur qui ira s’amplifiant d’année en année, jusqu’à sa mort treize ans plus tard. Au début, c’est simplement une fièvre élevée : « Je lui dis de prendre sa température quand arrivaient ces embrasements d’amour divin et qu’elle se sentait brûler de cette flamme mystérieuse qui consumait son cœur. Elle obéit aussitôt. Le thermomètre indiquait 39°5, parfois 40°. Mais au bout de quelques heures, elle retournait, alerte et sereine, a ses occupations habituelles. »

Rien de vraiment singulier, d’autant plus qu’elle a des sautes de température depuis 1926, suite à une vision où Jésus, pour la préparer à entrer dans le mystère de sa Passion, lui a montré son cœur débordant de flammes qui venaient frapper le sien. A la révélation de ce Cœur embrasé d’amour, Lucia avait noté : « Je me sentis brûler très fortement du côté du cœur et éprouvai une vive douleur. Cela dura plusieurs jours, et je dus rester alitée, incapable de me lever. »

Elle a vécu ces malaises insolites comme autant de purifications intérieures, tel un feu qui lui causait une soif ardente de Dieu : « J’ai vu Jésus me présenter son Cœur, qui émettait des flammes, et il m’a semblé que ces flammes m’embrasaient. Je me sentais me consumer. » Puis, à partir de la transverbération, elle a éprouvé progressivement une véritable agonie de feu, dans laquelle elle se sentait littéralement mourir. Plus cet état s’intensifiait, plus les effets en devenaient tangibles : « Le 1er juillet (1932), ressentant la chaleur même à l’extérieur, du côté du cœur, elle le dit à Maria Lanza pour s’assurer que ce n’était pas une fantaisie de l’imagination : Maria contrôla que c’était effectivement une chaleur supérieure a la normale. »

Après la stigmatisation, les effets en sont spectaculaires : « Aujourd’hui à 13 h 30, Lucia est allée se reposer un peu et s’est endormie. Mais elle se sentait constamment unie à Dieu. Durant ce repos, elle a éprouvé une vive chaleur, celle-ci était réelle au point que l’insigne des Passionistes en celluloïd qu’elle porte sur sa robe en est devenu tout mou et flexible, et qu’elle et Maria ont également senti l’odeur du celluloïd qu’on semblait faire brûler. »

Ces embrasements sont ravivés par le renouvellement de la grâce de la transverbération. Elle finit par en avoir des traces de brûlure sur la peau, ses côtes se soulèvent, et son cœur se met à battre avec une violence inouïe. Elle note dans son journal : ‘Hier (4 mars 1934), j’ai ressenti une brûlure extraordinaire, qui s’étendait de sous le cœur jusque dans tout le côté gauche, puis envahissait tout le thorax, et j’ai senti mes épaules se dessécher sous l’action de ce feu. »

A son confesseur, elle affirme : Qu’il lui semblait avoir à l’intérieur de toute la poitrine un feu ardent qui peu a peu consumait son organisme. Plus d’une fois, le prêtre en constatera les manifestations extérieures : ‘Hier matin, outre les yeux qu’elle avait resplendissants, elle montrait un visage enflammé ; et de la bouche sortait comme la chaleur d’un feu. J’ai moi-même pu noter fort bien le fait, parce que j’ai senti cette chaleur, semblable à un souffle embrasé. »

Sainte Catherine de Sienne écrit une lettre

Sainte Catherine de Sienne est connue pour être un membre de l’Ordre de Saint Dominique dans l’Église catholique Italienne. Mystique et écrivain, elle a exercée une grande influence sur la littérature italienne et sur l’Église catholique. Canonisée en 1461, elle est également docteur de l’Église. Elle est célèbre pour ses stigmates, ses extases, ses unions mystiques et ses jeûnes extraordinaires, qui ont ponctué toute sa vie, mais aussi pour sa prose enflammée dédiée à la glorification du feu de l’amour de Dieu.

« Ma nature est le feu. Dans ta nature, éternelle divinité, j’arriverai à connaître ma nature. Et quelle est ma nature, amour sans limites ? C’est le feu, car tu n’es rien d’autre qu’un feu d’amour. Et tu as donné à l’humanité une part de cette nature, car c’est par le feu de l’amour que tu nous as créés. Il en est de même pour tous les autres hommes et toutes les choses créées : tu les as créés par amour. Ô peuple ingrat ! Quelle nature votre Dieu vous a-t-il donnée ? Sa propre nature ! N’avez-vous pas honte de vous couper d’une chose aussi noble par la culpabilité du péché mortel ? O Trinité éternelle, mon doux amour ! Toi, la lumière, donne-nous la lumière. Toi, la sagesse, donne-nous la sagesse. Toi, force suprême, fortifie-nous. Aujourd’hui, Dieu éternel, fais que notre nuage se dissipe pour que nous puissions parfaitement connaître et suivre ta Vérité dans la vérité, avec un cœur libre et simple. Dieu, viens à notre aide ! Seigneur, hâte-toi de nous aider ! Amen. »

« O Dieu éternel, ô Feu au-dessus de tout feu, Feu qui brûle sans se consumer ! Feu qui consume dans l’âme tout péché et tout amour-propre, Feu qui ne consume pas l’âme, mais la nourrit d’un amour insatiable, puisqu’en la rassasiant vous ne la rassasiez pas, elle vous désire toujours ; et, plus elle vous désire, plus elle vous possède ; plus elle vous cherche et plus elle vous trouve, plus elle vous goûte, ô Feu souverain, Feu éternel, abîme de charité ! O Dieu suprême et éternel, qui vous a donc porté, vous le Dieu infini, à m’éclairer de la lumière de votre Vérité, moi votre petite créature ? Nul autre que vous- même, o Feu d’amour. »

« O profondeur insondable ! Ô divinité éternelle ! O océan profond ! Que pourrais-tu me donner de plus que de te donner toi-même ? Tu es un feu toujours brûlant ; tu consumes et tu n’es pas consumé. Par Ton feu, Tu consumes toute trace d’amour-propre dans l’âme. Tu es un feu qui chasse toute froideur et illumine les esprits de sa lumière, et c’est par cette lumière que tu as fait connaître ta vérité. En vérité, cette lumière est une mer qui nourrit l’âme jusqu’à ce qu’elle soit entièrement immergée en Toi, ô Mer paisible, Trinité éternelle ! L’eau de cette mer n’est jamais trouble ; elle ne fait jamais peur, mais donne la connaissance de la vérité. Cette eau est transparente et révèle les choses cachées ; et une foi vivante donne une telle abondance de lumière que l’âme atteint presque la certitude de ce qu’elle croit. »

Certains mystiques ont fait dans leur corps l’expérience de ce feu dévorant, au point que ses effets tangibles – augmentation brutale de la température bien au-delà des normes cliniques, phénomènes de brûlure, etc. – ont pu être enregistrés et contrôlés avec suffisamment de garanties pour que l’on puisse mettre en évidence la réalité du prodige. C’est ce que les spirituels appelle incendium amoris : incendie d’amour.

Père Johann Baptist Reus

En 1912, le jésuite allemand Johann Baptist Reus a quarante-quatre ans. Missionnaire au Brésil depuis une douzaine d’années, il exerce un ministère éreintant dans diverses localités et n’a guère le temps de s’intéresser à la mystique. De surcroît, se défiant de l’extraordinaire et même du sensible dans la vie intérieure, il n’a jamais eu goût à la lecture d’auteurs autres que les grands classiques de la spiritualité. Il n’en est pas moins d’une piété peu commune, et, esprit éminemment théologal, il aspire à vivre à la perfection les vertus de foi, d’espérance et de charité. Sa formation lui a donné un sens aigu de la liturgie et de la Parole de Dieu, et un vif attrait pour l’oraison mentale ; son engagement dans la Compagnie de Jésus, après son ordination sacerdotale, a renforcé chez lui l’amour de l’Eglise, et lui a permis de répondre à une vocation apostolique auprès des plus pauvres. Rien donc que de classique dans la vie de ce prêtre, dont les aspirations à la sainteté consistaient – conformément aux mentalités de l’époque – à être grand dans les petites choses et à accomplir à la perfection les actes du ministère. Or, voici que le 26 août 1912 pendant son examen de conscience, il expérimente quelque chose d’insolite :

« Il me vint au cœur un tel embrasement que je ne pus l’atténuer qu ‘en me laissant aller a pousser les plus vifs gémissements. Cet amour, qui venait d’en haut et qui enflammait mon cœur de façon sensible, s’accrût à un point tel que je fus incapable de le supporter davantage, c’était indicible. »

Depuis deux mois il connaissait une union plus intime avec le Christ, qu’il ne s’expliquait pas très bien et qu’il accueillait comme un don gratuit de l’amour divin, sans trop se poser de questions. Son confesseur lui avait alors demandé de rédiger un journal spirituel très précis. Après l’expérience du 26 août, il éprouva le désir « d’aimer Dieu d’un amour séraphique ». Que n’avait-il demandé ! Il fut pris au mot et se trouva comme submergé sous une avalanche de grâces plus extraordinaires les unes que les autres, surtout compte-tenu du bref espace de temps dans lequel elles se succédèrent : stigmatisation le 7 septembre (il obtint la disparition des signes extérieurs), transverbération du coeur le 12 septembre, mariage mystique le 7 octobre, fête de Notre-Dame du Rosaire. Il avait été d’un coup propulsé aux sommets de l’union transformante, et en resta comme éberlué, puis incrédule, anxieux.

Méthodiquement, il analysa ce qu’il vivait, douta, passa au crible de l’obéissance et de la critique chacune de ses expériences, et enfin découvrit – avec le ravissement que l’on peut imaginer, et que ses écrits traduisent en termes émouvants – ce dont chaque homme devrait être persuadé : Dieu nous aime d’un amour fou en son Christ livré pour nous, Dieu n’est pas abstraction mais réalité transformante, Dieu est un Dieu d’amour qui nous associe au mystère même de son amour. Il est émerveillé de trouver un fondement scripturaire à ce qu’il vit : « Je me sens comme un grain d’encens posé sur des braises ardentes. Il se consume en flammes devant Dieu, sous l’effet d’un feu qui lui est extérieur. C’est ainsi que tout mon corps se consume (…) en ce feu qui s’abat sur lui. »

Comment ne pas évoquer les paroles de l’Apôtre :  » Oui, cherchez à imiter Dieu, comme des enfants bien-aimés, et suivez la voie de l’amour, à l’exemple du Christ qui vous a aimés et s’est livré pour vous, s’offrant lui-même à Dieu comme un sacrifice de bonne odeur  » (Ep 5, 1-2) ? Jusqu’à la fin de sa vie, il expérimentera le feu de l’amour divin, qui ira le consumant dans la charité toujours davantage, au point qu’il en sera comme écrasé : « Je ne pouvais presque pas supporter ce feu. Je luttais contre lui et devais constamment me convaincre que toute résistance s’avérait inutile. Plus je résistais, plus ce feu se faisait ardent. Bien que je me sois efforcé de ne point en venir jusque là, je dus découvrir ma poitrine, ne pouvant plus supporter cet embrasement. »

Ce feu est perçu physiquement, Johann Baptist Reus l’éprouve dans son corps : Je ressens réellement ces flammes. Comment ? Je n’en sais rien. Mais la réalité est là. C’est une douloureuse et suave sensation de brûlure, qui amène le prêtre au bord de l’évanouissement : il a des malaises, est dévoré d’une soif ardente et d’une faim inextinguible que seule l’Eucharistie rassasie quelque peu, tout en intensifiant encore cette sensation de chaleur dévorante. Pourtant, le phénomène n’a aucune incidence sur sa santé, plutôt fragile: « Mes craintes étaient vaines, ma santé fut au mieux, comme jamais je n’aurais osé espérer. Durant l’action de grâces, après la sainte messe, ce ne fut que braises, flammes et feu, et cela s’est prolongé durant toute la journée, même pendant mon voyage. » Il s’efforce de s’en cacher, redoutant que son entourage découvre les manifestations sensibles de cette flamme intérieure : « Le feu de l’amour était si intense que j’allais et venais dans la chambre, incapable de le supporter. Malgré ma volonté de n ‘en rien faire, je fus contraint de mettre ma poitrine à l’air, afin de chercher quelque soulagement â cet embrasement. »

Cela n’est pas sans rappeler l’expérience similaire que vécut au XVIe siècle saint Philippe Neri (1515-1595) : Son cœur, explique Tarugi, bouillonne et émet des flammes et un tel incendie qu ‘il en a les passages du gosier brûlés comme par du vrai feu ». Voilà pourquoi il est obligé, dans les crises, de se mettre à nu et de s’éventer la poitrine. En plein hiver, il lui arrivait de vouloir que les fenêtres restassent ouvertes, et que son lit fût ventilé à l’air froid.

Dans l’un et l’autre cas, il ne s’agit pas seulement d’une sensation subjective, mais encore de la production objective d’énergie calorifique. Et, si Johann Baptist Reus ressent les effets du feu intérieur qui le consume, d’autres les entrevoient : il a le visage enflammé, la peau brûlante, on perçoit à son contact une irradiation de la chaleur qu’il dégage. Au fil des semaines et des mois, il découvre que ce feu est étroitement lié à la grâce de la stigmatisation, et aux stigmates eux-mêmes, siège d’une douleur comparable à celle que causerait un fer rouge. Il comprend également que l’ardeur en est ravivée par la grâce de la transverbération qui, ouvrant son cœur, en a fait le foyer auquel le Cœur de Jésus, « brasier d’amour», se communique en surabondance : Je croyais être entouré des flammes de l’Amour, et en même temps être le combustible de ce feu.

L’Amour qui l’investit est un feu transformant, et cette transformation s’opère dans la croix. Témoin cette vision d’un symbolisme remarquable rappelant que l’essence même de la Rédemption est l’amour divin : « Au cours d’une visite au Saint-Sacrement, j’ai vu mon cœur au milieu de flammes ardentes qui, tel un brasier, en sortaient sous la forme d’une croix. Je sursautai sous l’effet de la brûlure, et m’efforçai de soulager cette sensation. En vain. Cela brûlait et brûlait, pour ma plus grande consolation, et cela me brûle encore tandis que j’écris. La croix de feu, que je voyais jusqu’alors toujours à l’intérieur de moi, s’est élargie : elle a dépassé mon coeur dans ses quatre dimensions, et toute ma personne fut alors immergée dans une grande croix de feu. »

On peut parler chez ce serviteur de Dieu d’une véritable mystique du feu. En étudiant dans l’ordre chronologique ses écrits, et en replaçant dans leur contexte les expériences qu’il relate, on constate que l’évolution de l’incendium amoris est étroitement liée à une succession de grâces qui, débutant avec la stigmatisation, s’épanouissent ici-bas dans l’union transformante, transfiguration finale dans la charité divine évoquée déjà au XIIIe siècle par sainte Gertrude d’Helfta : « O mon Dieu, tison dévastateur, dont la vive ardeur, d’abord secrète, puis révélée et répandue, se fixant avec une inextinguible puissance sur les marécages glissants de mon âme, a commencé par y assécher l’abondante humidité des satisfactions humaines, pour fondre ensuite la dureté de ma volonté propre. O vrai Feu dont la brûlure détruit irrésistiblement le mal de l’âme pour distiller la douce onction de la grâce ! C’est en vous, et en vous seul, que nous sommes rendus capables de nous refaire a l’image et ressemblance de notre premier état. O puissante Fournaise, contemplée dans la bienheureuse vision de la paix véritable et dont l’action transforme les scories en or pur et précieux, dès lors que l’âme s’est enfin lassée du mirage des biens périssables pour ne s’attacher qu’â ce qui vient de vous seul, ô Vérité unique ! »

Chez Johann Baptist Reus, les effets de l’incendium amoris se font sentir surtout dans la poitrine, dans le cœur transformé en un foyer d’amour par la source même du feu, qui est le Cœur de Jésus s’écoulant à la faveur de la transverbération dans le cœur du mystique.
Manifestant selon un mode sensible l’écoulement des flammes de l’amour divin dans l’âme à partir du Cœur de Jésus transfixé sur la croix, le phénomène est étroitement dépendant de la stigmatisation, que les plaies en soient visibles ou non, qu’elle soit complète ou limitée à la seule grâce de la transverbération : des saints qui n’ont pas présenté de marques de la crucifixion mystique qui les unissait au Sauveur – Thérèse d’Avila, Philippe Neri ou Paul de la Croix, par exemple -, n’en ont pas moins connu, à la suite de la transverbération, les effets de l’incendium amoris.

Egalement tertiaire franciscaine et stigmatisée, Rosa Andriani (1786- 1848) fut, comme Palma, dirigée par le conventuel Francesco De Pace. Elle présentait, outre de multiples extases, visions et révélations, de bien étranges phénomènes d’hyperthermie liés à la grâce de la transverbération : Pleine d’amour pour la séraphique sainte Thérèse dont elle désirait imiter les vertus, le 15 octobre 1824, jour de la fête de la Sainte, Rosa fut enlevée en extase, et un séraphin lui perça le cœur avec le dard du divin amour, et depuis lors cette opération se renouvela tous les ans. Alors il arriva un fait singulier : Rosa arrachait de sa poitrine des os tout chauds. Quelques-uns ont été conserves jusqu’à présent.

Catherine-Aurélie Caouette connut la grâce de la transverbération le 8 septembre 1856. Deux jours plus tard, elle constata la présence d’une blessure sanglante à son côté : Elle éprouve comme l’effet d’une flamme à la partie de son cœur qui a été blessée, elle se sent comme brûlée et, la nuit précédente, elle a souffert à un degré bien fort de ce feu. Son cœur est tranquille et elle se sent fortement embrasée d’amour. Cette sensation va croissant : Sa blessure l’a fait vivement souffrir, elle éprouvait une ardeur qui la brûlait et se faisait sentir à l’extérieur 196. Il ne s’agit nullement d’une simple impression subjective :

Je n ‘en puis plus, me dit-elle, mon cœur brûle. Et en me disant ces mots, elle prend ma main, ouvre son manteau et, par dessus sa robe, l’applique a sa poitrine a l’endroit du cœur. Je sens d’abord une chaleur bien marquée, mais voici que cette ardeur augmente et elle devient bientôt un feu qui brûle ma main. Je sens une douleur assez vive pour que je ne puisse plus la supporter, et je veux retirer ma main ; elle la retient quelques instants, puis elle l’éloigne de son cœur et me dit : « Mon Père, je ne suis pas capable de supporter longtemps de pareilles choses. Il faut que cela cesse, ou je meurs. Je me consume.»

Les écrits de certains mystiques permettent non seulement d’appréhender de l’extérieur le phénomène de l’incendium amoris, mais encore d’en approfondir la signification spirituelle. Johann Baptist Reus n’est pas le seul à avoir laissé à ce sujet des pages qui comptent parmi les plus belles de la littérature mystique au XXe siècle. Les écrits de Catherine-Michelle Courage (1891-1922), pour être moins littéraires dans leur forme, n’en sont pas moins instructifs.

Jeune fille d’origine modeste, Catherine-Michelle ne connaît pas les auteurs mystiques ; sa direction spirituelle est assurée par le curé de la paroisse, qui n’a aucune prétention théologique et s’efforce de la conduire dans les voies assurées de la pratique sacramentelle et de l’exercice des vertus. Édifié par ses progrès dans la vie intérieure, puis impressionné par les grâces d’union dont elle est favorisée, il lui conseille de tenir son journal. Le vendredi de la Passion 22 mars 1913, elle connaît la transverbération, qui allume en elle les flammes de l’incendium amoris : « J’ai ressenti dans mon cœur une chose mystérieuse : c’est un feu qui me consume, me délecte autant qu’il me torture, mais qui m’apaise et me consume. Ah, si je mourrais d’amour, quelle belle mort ! »

C’est l’Eucharistie qui nourrit et ravive ce feu intérieur à chaque communion, faisant parfois battre son cœur de façon extraordinaire : « La présence de l’hostie sainte a produit sur ma langue et surtout dans mon cœur une sensation de brûlure. » Ce n’est pas qu’une impression, car les effets se traduisent de manière concrète : « Je suis sous l’action d’un feu intérieur, qui me brûle et paraît vouloir me consumer. Dans la région du cœur surtout, ce feu est si intense que mon linge en est roussi. La personne qui lave mes flanelles ‘en est aperçue et, aux questions qu’elle m’a posées, je ne savais trop quoi répondre »

Le 3 mai 1920, le cœur semble être à 1 étroit dans sa poitrine, et trois côtes sont soulevées, comme pour lui procurer davantage d’espace. Les religieuses de Saint-Joseph de Lapte, auprès desquelles la jeune fille trouve le climat de ferveur et la discrétion qu’elle recherche, constatent, éberluées, le phénomène. Pour sa part, elle supplie Dieu de la soustraire au regard d’autrui. En vain : « Depuis hier matin, la brûlure du côté est devenue encore plus intense. Voici l’explication que m’en a donnée Jésus : « Ma chère épouse, j’ai fait de ton cœur une fournaise, tu as beau vouloir en renfermer les flammes, quelque chose s’en échappe au dehors, je le permets pour le bien des âmes. »

Ce feu va augmentant au fur et à mesure que la jeune fille se livre à l’action divine, laissant ses empreintes visibles : « Physiquement, j’ai souffert aussi, le cœur était douloureux, bien brûlant ; ce feu ne s’éteint pas, mais il n ‘a pas toujours le même degré. Par moments, il est si intense qu’il brûle jusqu’à mes vêtements. Mais que ces souffrances me sont douces ! »

Littéralement consumée d’amour, cette mystique française peu connue s’éteint dans une extase au terme d’une brève existence consacrée à l’amour de Dieu et de son prochain. Elle présente un cas remarquable de mystique nuptiale et réparatrice au XXe siècle en France, dont certaines formules ne sont pas sans rappeler celles de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

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